Henri-Germain Delauze est né le 17 septembre 1929 dans un village du Vaucluse, Cairanne, à une quarantaine de kilomètres d'Avignon.
Il fait parti de ces pionniers du 20e siècle, passionnés par les défis de la pénétration de l'homme sous la
mer, qui ont fait reculer les limites de l'accès aux
profondeurs.
Novateur dans le domaine de la
plongée humaine profonde en
saturation, il est également le fondateur de la
Comex, une entreprise qui a conquis une réputation mondiale par sa contribution aux progrès et au développement des industries sous-marines en milieux extrêmes. Créée en septembre 1961, la Compagnie
Maritime d'Expertise "Comex" rassemble une équipe de "plongeurs experts" et développe sur plusieurs années la
plongée profonde aux gaz ''rares'' (hélium).
Sous le contrôle médical du Docteur Xavier Fructus, très intimement associé à ses recherches, il a été le premier homme à atteindre - 335 mètres en
saturation en mai 1968. Prolongeant sans discontinuer la voie qu'il avait ouverte, les
plongeurs de la
Comex ont enchaîné les records mondiaux, atteignant 701 mètres en 1992, et ont validé les avantages du
mélange respiratoire hydréliox (hydrogène - hélium - oxygène).
Ces expérimentations ont permis de rendre opérationnelle la
plongée en
saturation, de dépasser les limites auxquelles apparaissent les syndromes nerveux des hautes
pressions, et de garantir la non toxicité et la non explosivité des
mélanges gazeux.
Sous son impulsion, la
Comex a acquis une expertise et une réputation mondiale dans l'exploitation du pétrole offshore, en développant des
sous-marins d'exploration profonde civils et militaires, des engins d'assistance et des techniques d'exploitation et de soudure sous-marines. Elle s'est diversifiée dans la robotique, l'oxygénothérapie médicale, et la pénétration dans les milieux hostiles, comme le nucléaire avec les interventions robotisées sur des réacteurs ou le spatial avec le développement d'un
scaphandre adapté.
Au début des années 1960, Henri-Germain Delauze a également organisé, à la demande du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), un Laboratoire des
Bathyscaphes basé à
Marseille. En effet, le
bathyscaphe Archimède(successeur du
FNRS III) étant terminé, les partenaires Marine Nationale et CNRS souhaitent lancer une série de campagnes scientifiques profondes dans le monde. 52
plongées profondes dont 32 avec la participation d'Henri-Germain Delauze auront lieu entre 1962 et 1967.
Partageant son temps entre les
plongées de l'
Archimèdeet la
Comex, Henri-Germain Delauze procède en 1963 à l'ingénierie du premier Centre Expérimental
Hyperbare (CEH) de capacité 360 mètres dont sera dotée, jusqu'en 1969, la
Comex pour le développement de la
plongée profonde.
En 1967, il quitte le CNRS pour se consacrer définitivement au développement de la
Comex et de la
plongée en
saturation dans un habitat
hyperbare de surface. Toute l'astuce revient à mettre les
plongeurs en
saturation au sec et au chaud, à la
pression de travail, dans un
caisson embarqué sur le pont d'un
bateau.
Dans les années 1970,
Comex prospère et créé de nouvelles sociétés dans le monde entier (Gabon, Singapour, Indonésie, Norvège, Australie, Brésil, Dubaï, Abou Dhabi, Nigéria, Congo, Angola...). En 1974, elle s'implante aux Etats-Unis, à Houston, centre stratégique du monde pétrolier avec "Comex - USA".
En 1981, le groupe
Comex franchit la barre du milliard de francs en chiffre d'affaires et contrôle 27 sociétés de services en interventions sous-marines réparties sur les cinq continents.
De 1982 à 1987,
Comex va concevoir, en association avec l'Ifremer (ex-CNEXO, Centre National pour l'Exploitation des
Océans), l'un des plus grands
sous-marins civils du monde : le
SAGA (Sous-marin d'Assistance à Grande
Autonomie). En 1990, le désengagement d'Ifremer entraîne l'arrêt du chantier alors que le
SAGA est pratiquement terminé : il fait d'une part, des essais réussis en ''crache-plongeurs'' à plus de 300 mètres, et a réalisé d'autre part, les tests de qualification en
plongée d'observation à 667 mètres de
profondeur.
Henri-Germain Delauze crée dans les années 1980 de nouvelles filiales pour tenter de pallier le manque à gagner lié à une utilisation de plus en plus grande de la robotique sous-marine par l'industrie offshore.
Il s'intéresse également aux loisirs
sous-marins. C'est ainsi, qu'en 1987, il crée la société "Comex Marine Parks", une filiale dédiée aux loisirs
sous-marins (sous-marins de tourisme,
aquariums géants).
Parallèlement, Henri-Germain Delauze fait procéder aux études architecturales et de génie civil pour la construction sur le site de
Comex à
Marseille du Centre Spatial Européen pour la formation et l'entraînement des astronautes aux activités extravéhiculaires (EVA), dont la nouvelle société "Comex Espace" aura à assurer le fonctionnement et la gestion.
En 1991, Henri-Germain Delauze reçoit à Houston la distinction "OTC - Distinguished Achievement Award for Individuals", en reconnaissance de son rôle de pionnier dans le développement des technologies de pointe au service des activités sous-marines pour la production du pétrole offshore. (OTC : Offshore Technological Conference, réunion annuelle en mai).
Malgré un très faible endettement du Groupe
Comex, deux banques de son pool bancaire bloquent tout crédit à
Comex et mettent Henri-Germain Delauze dans l'impossibilité de gérer la filiale opérationnelle "Comex Services" sur le plan international.
En 1992, Henri-Germain Delauze négocie et
signe la cession de sa filiale mondiale de travaux offshore, "Comex Services", à l'armateur norvégien Jacob Stolt Nielsen et le transfert de tout le personnel de "Comex Services" (plus de 2000 personnes) à "StoltComex".
Henri-Germain Delauze concentre alors ses efforts sur Cybernétix et "Comex Nucléaire" tout en mettant en place de nombreuses campagnes archéologiques sous-marines.
En 1994, Henri-Germain Delauze lance la construction à
Marseille du
sous-marin biplace
Remora 2000, qui peut plonger à 610 mètres, qui sera un grand succès technique, ludique et archéologique.
En 1996, Henri-Germain Delauze organise une expédition archéologique en haute
mer aux
Philippines en partenariat avec le National Museum de Manille. Trois mois de recherches en
mer avec le navire
Minibex par sonars, ROV et le
sous-marin Remora 2000 se soldent par de nombreuses découvertes communiquées au National Museum.
Entre temps, Michèle Fructus, sa fille, prend la Direction Générale du Holding
Comex S.A.
En 1998, le patron-pêcheur Jean-Claude Bianco lui remet confidentiellement la ''gourmette'' d'Antoine de Saint-Exupéry, qu'il a remonté dans son chalut, après une traîne au large des calanques en septembre de la même année. Henri-Germain Delauze lance alors une très longue campagne de recherches en
mer des restes de l'avion américain P38 perdu au large de
Marseille en 1944 et que pilotait Antoine de Saint-Exupéry le jour de sa disparition.
En 2003, Henri-Germain Delauze remonte entre Cassis et l'île de Riou avec le navire Minibex plusieurs éléments d'un avion P38 qui avaient été trouvés par le
plongeur Luc Vanrell au cours des années précédentes. Ces vestiges, après examen minutieux permettent, grâce au numéro de série gravé sur les turbines, d'identifier avec certitude l'avion de Saint-Exupéry.
En 2005 : le Prince Albert II de Monaco remet à Henri-Germain Delauze le "Grand Prix des Sciences de la Mer".
Henri-Germain Delauze totalise près de 10 000
plongées professionnelles ou archéologiques et plus de
1 000
plongées en
sous-marin, du
bathyscaphe Archimède au Remora 2000 (12
sous-marins différents).