Philippe Tailliez (15 Juin 1905 - 26 Septembre 2002)
Philippe Tailliez est né le 15 Juin 1905 à Malo-les-Bains. Le 26 Septembre 2002, disparaissait le dernier des «
Mousquemers ». Avec Frédéric
Dumas et Jacques-Yves
Cousteau, il fut en effet l'un des pères fondateurs de la
plongée sous-marine moderne.
Philippe tailliez est l'un des pères de la
plongée, de l'exploration et de l'archéologie sous-marine: un homme qui a initié la
plongée autonome et la technologie de la pénétration sous-marine. Il a enseigné et influencé nombre d'officiers sous ses commandements, comme Jacques-Yves
Cousteau.
Il avait une
vision d'ensemble des
océans et de leur place dans l'histoire ainsi que de l'existence future de l'homme sur sa planète : sa
vision englobait la religion, l'art et la science, qui sont les trois piliers de son oeuvre inachevée
Un Océan d'incertitude.
La plongée et l'exploration sous-marine
En 1924, Philippe Tailliez entre à l'Ecole Navale. Il possède alors une solide réputation de nageur. A 22 ans, Philippe Tailliez se trouve sur la base navale française de Toulon.
Lorsqu'il rencontre Jacques-Yves
Cousteau, alors enseigne de vaisseau sur le Condorcet, Philippe Tailliez est déjà chasseur apnéiste sur la côte. C'est à ce moment là que Philippe partage ses découvertes comme le
masque de
plongée qu'il s'est fabriqué, où les premières "palmes" inventées par le Capitaine de corvette Louis de Corlieu.
A travers cette passion qu'était devenue la chasse sous-marine, Tailliez et
Cousteau croisent un troisième compagnon de route en la personne de Frédéric
Dumas. Ensemble, le trio Tailliez,
Cousteau, Dumas ne tardera pas à se faire connaître sous le nom des trois
Mousquemers (terme inventé par Philippe).
Cofondateur du GERS avec Jacques-Yves
Cousteau, il devient le premier commandant du Groupe d'études et de recherches sous-marines de la Marine Nationale de 1945 à 1948. Il sera à nouveau commandant du GERS de 1953 à 1955.
En 1948, Tailiez participe à la création de la Fédération Française d'Etude et de Sports
Sous-marins (FFESSM), il sera membre de son comité directeur et Président de son comité technique jusqu'en 1964.
Membre du comité directeur de l'Office français des recherches sous-marines à
Marseille depuis sa création en 1954, et membre du comité de direction des
bathyscaphes (Institut Océanographique) depuis 1955, il participe alors aux premières expérimentations des
bathyscaphes de la Marine française, et développe une amitié avec l'ingénieur allemand Heinz Sellner.
Sellner a confié au commandant Tailliez qu'il avait fabriqué de ses propres mains un submersible lui ayant permis de descendre à 2400 mètres de
profondeur. Si cette histoire était véridique, cela signifie qu'il aurait précédé les fameuses descentes de Willm,
Houot et Picard. A l'aide de Tailliez, Sellner obtient du soutien pour la mise de son projet auprès de l'Office Français de Recherche Sous-Marine (OFRS). Une fois construit, le submersible pesait 20 tonnes et mesurait 15 mètres de long. Quoiqu'il en soit, le projet étant sous-financé et après 18 mois d'acharnement, capote enfin. Le
bathyscaphe à ballaste à gaz ne descendra jamais. De ces récits de Sellner et de leur expérience commune à construire le prototype, Tailliez écrira un livre appelé AQUARIUS.
Un pionnier de l'archéologie sous-marine
Dans le domaine de l'archéologie sous-marine Philippe Tailliez est aussi l'un des pionniers.
En 1948, avec l'Elie Monnier, bâtiment base du groupe d'étude et de recherche sous-marine (GERS) de la Marine Nationale, il entreprend l'exploration de l'épave de Mahdia, un navire qui avait été découvert en 1907 par des pêcheurs d'éponges puis exploré de 1908 à 1913 par des
scaphandriers à casque. Cette intervention en compagnie de J.Y.
Cousteau est la première intervention archéologique utilisant la
plongée autonome.
L'expérience acquise permettra à Philippe Taillez d'entreprendre en 1958, la
fouille de l'épave du Titan (Île du Levant), un navire romain daté du Ier siècle avant J.C. Cette
fouille est considérée comme la première étude scientifique d'une coque de navire antique.
C'est à la même époque qu'il plonge pour la première fois sur le site de la Pointe du Russe (Île du Levant), qui se révèlera être l'épave du Slava Rossii, un vaisseau russe de 66 canons coulé en 1780, dont le GRAN entreprendra la
fouille en 1980.
Il participera par la suite à toute les campagnes du GRAN qui se sont déroulées en France.