Retraité en 1960, après 36 ans de service dans la Marine Nationale, Philippe
Tailliez passe ses journées entières comme volontaire à ECOMAIR (commission de protection de l'environnement) et GRAN (organisation d'archéologie sous-marine, au sein de l'Arsenal
maritime de Toulon) dont il est le fondateur et Président de 1982 à 1998, puis Président d'Honneur.
Egalement membre du bureau exécutif de la Confédération mondiale des activités
subaquatiques (CMAS), il est vice-président de son comité technique de 1960 à 1967.
Tailliez est aussi l'un des fondateurs du premier Parc Naturel
sous-marin en France. Depuis son inscription par décret en octobre 1963, il a conduit 39 campagnes pour
Port-Cros. Avec l'aide d'étudiants et de chercheurs en Biologie, ils étudient l'environnement de ce parc naturel protégé.
Avec ECOMAIR,
Tailliez est le premier à alarmer les autorités de l'urgence à pratiquer un audit environemental des
océans. Il dénonce les constructions faites sur les côtes méditerranéennes qui mettent en péril la
faune et la
flore sous-marine.
Depuis Nautilus, nom donné à la Villa Jules Verne, située à Toulon,
Tailliez paufine son projet, et parle de l'urgence d'une compréhension des
océans et de la place de l'homme dans son environnement naturel.
Tailliez appellera ce projet ARCHIPELAEGO. Le projet est une philosophie que
Tailliez veut symboliser par un archipel flottant dans l'océan pacifique, au-delà des eaux territoriales et des contrôles des nations.
Tailliez entrevoit une structure permettant l'exploration sous-marine et la construction d'habitats, surplombée d'une tour recevant des satellites de communication.
Lorsqu'il aura terminé son
Océan d'incertitudes,
Tailliez mettra en place une structure de pénétration sous-marine pour une cause révolutionnaire : éveiller la conscience internationale à la crise des
océans et interelier l'environnement eau-terre-espace. L'île flottante ARCHIPELAEGO sera consacrée à une philosophie qui décrète la
mer et l'espace comme patrimoine de l'humanité.
Philippe
Tailliez, à 94 ans demeure un rêveur. Un poète dont les aventures et les expériences s'étendent sur l'exploration, l'invention et la découverte moderne des
océans. C'est un pionnier, un homme qui rêve comme Jules Verne a rêvé d'une
mer comme d'un "vaste réservoir de la nature". Il envisage "une
mer qui n'appartient pas aux despots", car "à terre l'homme peut encore appliquer des lois injustes, des guerres, et décimer son prochain mais à trente mètres sous le
niveau de la
mer, son règne cesse, ses influences s'éteignent, et son pouvoir disparaît".
Philippe
Tailliez est décédé à l'âge de 97 ans.