Mimétisme, camouflage,
homochromie, homophormie... la différence est subtile mais il s'agit d'autant de techniques pour pour la
faune sous-marine de survivre dans ce "milieu hostile".
En effet, de nombreuses espèces animales sous-marines sont capables de déployer une grande ingéniosité pour se confondre avec leur environnement, soit pour faire croire qu'elles sont dangereuses comme l'espèce qu'elles imitent, soit pour se rendre invisible de ses prédateurs.
Le mimetisme consiste en l'action de mimer donc d'imiter les mouvements, les comportements de l'animal ou l'objet imités
(algues, poissons, etc).
Le mimétisme est donc défini comme étant la capacité d'un animal à se confondre avec le substrat vivant près duquel il se trouve ou à ressembler à l'un de ses congénères toxiques non comestibles pour les prédateurs éventuels. Le mimétisme est à différencier de l'
homochromie qui est la capacité à se confondre avec un substrat inerte tel que le sable ou la roche.
Il existe différents types de mimétismes:
- Le mimétisme Batésien : il consiste en l'imitation, par une espèce qui n'a pas de moyen de défense, d'une espèce mieux équipée sur ce plan là.
Par exemple, la
blennie dévoreuse imite en tout point le
labre nettoyeur (petit
poisson qui se nourrit des parasites qu'il récolte sur le corps ou dans la gueule des autres
poissons), et va ainsi s'approcher au plus près de ses proies pour mieux les dévorer. Le mimétisme est dans ce cas aussi bien agressif que défensif.
- Le mimétisme mullérien : il consiste en une imitation réciproque au sein d'un groupe d'espèces qui comprend éventuellement une espèce réellement dangereuse. Ici, l'apprentissage du prédateur est accéléré par la ressemblance (il apprend à éviter les proies qui se ressemblent).
- L'auto-mimétisme : c'est le cas d'animaux imitant une portion seulement du corps d'un prédateur ou de leur propre corps. Par exemple, de nombreuses espèces de
poissons ont "des tâches simulant un œil" appelée ocelle.
Quelques exemples de mimétisme:
- Le monacanthe à selles noires, parfaitement inoffensif imite à merveille le canthigaster à selle qui est lui tout à fait toxique.
- L'
umbraculum mediterraneum,
mollusque inoffensif proche des
nudibranches, qui ressemble à une
Alicia mirabilis contractée
(anémone particulièrement urticante).
- La thuridille (
Thuridilla hopei),
mollusque proche des
nudibranches, a la même livrée que les
nudibranches doridiens bleus comme
Hypselodoris fontandraui, avec un corps allongé bleu soutenu avec des lignes longitudinales jaunes et blanches.
La première est probablement comestible mais bénéficie de l'immunité conférée par sa ressemblance avec les doridiens Hypselodoris qui ont une robe très similaire, le même habitat, la même allure. Là encore, la thuridille peut se défendre en éjectant de l'acide mais elle reste comestible, alors que les doridiens ne le sont pas.
- Une espèce de
blennie appelée
Aspidontus taeniatus a évolué pour ressembler à l'identique autant physiquement que dans le comportement au
labre nettoyeur
Labroides dimidiatus. La seule différence se situe au
niveau de la bouche : elle s'ouvre ventralement chez les
blennies, antérieurement chez les
labridés. Cette
blennie, lorsque elle est assez près, agresse sa "victime" et lui arrache des morceaux de chair et de nageoire, dont-elle se nourrit.