Le terme tunicier vient du latin et signifie "tunique", pour désigner le revêtement plus ou moins épais qui enveloppe et protège leur corps.
Synonyme de tunicier, on les nomme également "urocordés".
Malgrès leur apparence, les tuniciers sont bien des animaux, et exclusivement marins. Les tuniciers ou tunicates sont des animaux filtreurs, solitaires ou coloniaux, et qui vivent soit fixés, soit sous formes
pélagiques.
Leurs formes et couleurs sont diverses; en effet, on compte pas moins de 1500 espèces d'urocordés. Ce sont des animaux qui peuplent toutes les
mers du globe, qu'elles soient polaires, tempérées et tropicales. De plus, on les retrouve aussi bien depuis la surface jusqu'à plusieurs centaines de mètres de
profondeur.
A première vue les tuniciers semblent être des animaux assez simples et rudimentaires. Pourtant, si on y regarde de plus près, il apparaît que ce sont au contraire des animaux complexes et d'une étonnante composition, classés juste avant les vertébrés.
En effet, dans la forme larvaire de certains
urocordés, on a constaté la présence d'un élément appelé la corde qui est une sorte de colonne vertébrale embryonnaire.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les tuniciers sont le lien entre les invertébrés et les vertébrés. (Voir le thème: La place des tuniciers dans le règne animal)
Les Tuniciers ont en commun plusieurs traits d'organisation originaux :
- Leur corps est généralement entouré par un revêtement épais, la tunique.
- Ils présentent des affinités profondes avec les vertébrés, mais, faute de documents paléontologiques, les relations entre ces deux groupes sont difficiles à préciser.
- Quelques Tuniciers sont
pélagiques (Thaliacées, Appendiculaires), mais la plupart des espèces sont fixées sur le fond des
mers ou sur un support immergé (Ascidiacées).
- On note l'absence de tête chez l'adulte (vie fixée), mais l'existence d'une corde (ou notocorde) présente uniquement dans la partie postérieure de l'animal (définition des
urocordés).
- Leur cycle biologique est marqué par la succession d'un stade larvaire nageant librement et d'un stade adulte fixé.
- Au stade larvaire, sont présents les caractères des cordés :
-Une notocorde, qui assure la rigidité de la queue.
-Un tube neural dorsal à fonction sensorielle et motrice.
-Un pharynx ventral (qui, chez de nombreuses espèces ne se développe qu'après la métamorphose).
Les différentes espèces de tuniciers:
Les 1500 espèces connues sont réparties en 2 ou 3 classes en fonction des scientifiques :
- les Larvacés (Larvacea), qui constitue chez certains auteurs un sous-embranchement à part,
- les Ascidiacés (Ascidiacea),
- et les Thaliacés (Thaliacea).
Les tuniciers
pélagiques sont distribués en deux classes:
- la classe des Larvacés constituée par les animaux solitaires de
1 mm à 25 mm de long,
- et la classe des Thaliacés qui sont soit solitaires (les dolioles), soit coloniaux (les pyrosomes), soit qui alternent une phase solitaire puis une phase coloniale (les salpes).
Seuls les Ascidiacés vivent fixés sur différents supports durs (roches, pontons, quais, coques de navires,
algues) ou enfouis dans le sable. Ils sont soit solitaires et ont la forme d'un sac avec deux siphons, soit coloniaux encroûtants, en coussinets ou en forme d'arbustes. Mais leur plus grande particularité est, avant d'être fixés, de passer par un stade larvaire nageur.
-
Les ascidies
Les
ascidies peuplent toutes les
mers de la planète. Elles se rencontrent dans les zones littorales, fixées ou libres sur des fonds rocheux, sableux ou vaseux.
Elles peuvent mesurer de quelques millimètres à 20 cm, et même plus chez certaines espèces coloniales.
Elles sont hermaphrodites, et possèdent donc un ovaire et un testicule séparés. Pour éviter l'autofécondation, la fécondation a lieu dans l'eau et donne naissance à une larve de 2 à 3 mm en forme de tétard.
Suite au stade larvaire, la larve se fixe sur un support solide et subit une mutation totale: la corde, la queue et le tube neural disparaissent. Le pharynx s'hypertrophie et la filtration de l'eau assure la nutrition et la
respiration de l'animal : l'eau entre dans le pharynx par le siphon oral, traverse sa paroi par de multiples fentes branchiales, est filtrée dans une deuxième cavité entourant le pharynx (l'atrium) pour être expulsée par le siphon cloacal. Les échanges gazeux se font au passage de l'eau dans les stigmates, tandis que les particules nutritives sont interceptées par un filtre de mucus tapissant la paroi interne du pharynx, et conduites vers l'œsophage, l'estomac et le rectum.
La tunique grandit avec l'animal au moyen d'une sécrétion composée de tunicine (polysaccharide proche de la cellulose).
-
Les thaliacés (salpes, dolioles et pyrosomes).
Ce sont des organismes
pélagiques en forme de tonneau, à la fois planctoniques et filtreurs. Près de 70 espèces sont reconnues et peuplent les
mers chaudes et tempérées.
L'une des particularités de ces espèces est de pouvoir alterner des phases solitaires et coloniales, ce qui est le cas des Dolioles et des salpes, ou être uniquement coloniales dans le cas des pyrosomes.
Le cycle reproducteur est marqué par l'alternance de phases sexuées (hermaphrodites) et de phases asexuées.
Autre particularité parmi les
urocordés : les larves ne possèdent pas toujours de corde.
-
Les larvacés
Les larvacés sont des animaux de petite taille allant de
1 mm à 25 mm. Ils ont l'apparence des larves "tétards" des Tuniciers.
Leur grande singularité est de conserver les caractéristiques larvaires au stade adulte. On nomme cela la néoténie (la persistance des caractères larvaires).
En effet, chez les larvacés, la queue dans laquelle se trouve la notochorde, est, à la différence des autres Tuniciers, conservée au stade adulte. C'est d'ailleurs cette particularité qui leur a valu leur leur nom (Larvacea) et conduit certains chercheurs à les considérer comme un embranchement à part entière.
Les Larvacés sont des animaux planctoniques, nageurs et filtreurs. Ils vivent dans les eaux de surface, où ils peuvent trouver leur nourriture
(phytoplancton), mais quelques rares espèces ont été rencontrées dans des eaux plus profondes. Bien qu'ils affectionnent les eaux chaudes et tempérées, il existe également quelques espèces d'eaux froides parmi les 70 connues.
Les larvacés sont également nommés appendiculaires.
Ci-dessus un Diazone -
Diazona violacea