On parle de
plongée profonde lorsque cette dernière atteint de grandes
profondeurs, c'est-à-dire, en général, au-delà de 60 m, limite reconnue comme étant le seuil de toxicité de l'oxygène.
Ce type de
plongée, qui se distingue de la
plongée loisir, est parfois requise pour atteindre des épaves hors de portée en
plongées à l'air, lors d'exploration en
plongée souterraine, ou tout simplement dans le but de battre un record.
Néanmoins, la
plongée profonde exige une formation spécifique, et surtout une très grande préparation, notamment en terme de
matériel, de calculs de proportions de gaz, de planification de la
plongée, etc.
En fonction de la
profondeur visée, et en tenant compte de la toxicité des gaz (azote et oxygène), il est primordial de choisir un
mélange aux proportions optimisées.
Ce
mélange pourra être du
trimix, de l'héliair (ou plus rarement de l'héliox). La
décompression, quant à elle se fera au
nitrox et à l'oxygène.
Lors de
plongées très profondes
(plongée professionnelle de recherche ou de travaux), il est possible aussi d'utiliser de l'hydrox ou
hydreliox (mélanges à l'hydrogène spécifiquement conçus pour ce type de
plongée, et qui permettent de lutter notamment contre le syndrome nerveux des hautes
pressions SNHP,
accident fréquent lors de
plongées très profondes).
En
plongée profonde, le choix du
matériel est également un aspect essentiel. Il doit être particulièrement organisé, en raison des
risques encourus lors de telles
plongées. Les
plongeurs profonds évoluent souvent avec plusieurs
blocs, remplis de
mélanges différents à utiliser en fonction de la
profondeur atteinte. Il descendent et remontent souvent le long d'un bout, appelé "ligne de décompression". Cette ligne permet de se débarrasser des
blocs vides et de faire un
palier de
décompression avec un
mélange optimisé.
En effet, lors de
plongées profondes des
paliers profonds et longs sont nécessaires. Ils sont alors effectués avec des gaz
(trimix, Nitrox, Oxygène pur) dont les proportions ont été calculées au préalable afin d'être le plus efficaces possible pour une plage de
profondeur.
En revanche, dans le cadre de la
plongée professionnelle
(scaphandrier notamment), il arrive qu'en raison de la
profondeur de travail, les
plongeurs évoluent "en saturation". Cela signifie alors qu'ils peuvent rester plusieurs jours à grande
profondeur. Dans ce cas, les
paliers sont très longs (jusqu'à 36 heures) et sont en général effectués en
caisson de recompression.
La planification est là aussi un aspect essentiel de la
plongée profonde. En effet, on ne plonge pas à 60 ou80 mètres comme à 12 !
Dans le cas d'une
plongée profonde, la préparation de la
plongée passe par la rédaction préalable d'un "run time", c'est-à-dire un planning très précis définissant le temps et la
profondeur à atteindre. Ce "run time" doit impérativement être respecté, tant à la descente qu'à la
remontée, car de son suivi dépend la quantité de gaz restante et les possibilités de survie du
plongeur.
Ce "run time" est établi en tenant compte des
paliers de
décompression, calculés le plus souvent à l'aide de logiciels informatiques, les tables de
décompression n'étant calculées que pour la
plongée loisir (ou à l'origine pour la
plongée militaire à l'air à une
profondeur limitée).