L'
Acanthaster planci est une étoile de
mer épineuse qui se nourrit des
polypes des
coraux.
Appelée communément "coussin de belle-mère" en Nouvelle-Calédonie, "taramea" en tahitien, elle est en fait l'un des constituant naturel de la
faune des milieux coralliens. Néanmoins, cette étoile de
mer, d'espèce invasive, peut entraîner la mort de surfaces importantes de
récifs si l'espèce se présente en populations denses.
Un animal dangereux pour le corail...
Pouvant atteindre près de 40 cm de diamètre, elle est munie de piquants sur tout le corps pour assurer sa défense.
C'est un prédateur des
coraux (un corallivore) dont elle se nourrit en escaladant les
récifs. En libérant ses enzymes digestives sur les
polypes, elle absorbe ensuite les tissus ainsi liquéfiés. L'acanthaster se nourrit seulement la nuit et durant les périodes de disette, elle peut vivre sur ses réserves pendant plus de six mois.
...mais aussi dangereux pour l'homme.
Cette étoile est munie de piquants venimeux. Le contact avec ses épines provoque une vive douleur qui peut durer quatre heures, mais aussi des nausées et des vomissements. Très souvent la région autour du point de contact devient inflammatoire avec un érythème et un œdème qui peut durer plusieurs jours.
Localisation et accroissement de la population
On la trouve dans les
récifs coralliens des régions tropicales depuis la
mer Rouge jusqu'à l'océan Indien et l'océan Pacifique et tout le long des côtes pacifique du Panama.
Leur population a augmenté depuis les années 1970 et cette espèce d'étoile de
mer est en partie responsable de la diminution des
coraux notamment au niveau de la Grande barrière de
corail en Australie. Ce sont des prédateurs féroces et un seul individu peut détruire jusqu'à 6 m2 de
coraux par an.
S'il s'agit à l'origine d'un phénomène naturel cyclique, l'homme a contribué à son accroissement, notamment en faisant disparaître son principal prédateur, le Triton. Ce gigantesque escargot de
mer est en voie de disparition à cause de la surexploitation des lagons, or il est l'un des seuls prédateurs de l'Acanthaster adulte.
Aussi, l'explosion de la population d'étoiles de
mer semble également liée au développement de l'agriculture et des
algues qui en résultent. Il serait possible que le développement des
algues fournisse un apport nutritionnel important aux
polypes. Ces derniers négligeraient alors les œufs d'étoile de
mer qui constituaient auparavant une source d'alimentation importante pour eux.
Quelles solutions ?
De plus, peu d'animaux marins se nourrissent de cette étoile de
mer : le
mollusque triton (Charonia tritonis), une espèce de crevettes, une espèce de vers et différents
poissons des massifs coralliens (notamment le
Napoléon et la
baliste) qui se nourrissent de larves et de jeunes adultes. Mais le déclin de ces prédateurs (par la pollution, les prélèvements humains, etc.) a aussi permis l'explosion de ces étoiles de
mer.
Il serait possible d'enrayer cette menace en protégeant le principal prédateur naturel de l'acanthaster, le triton, abusivement récolté pour sa belle coquille.
Pour les scientifiques, retirer « épisodiquement les Acanthaster ne sert à rien », ils prônent « un travail sur le long terme et sur la bonne santé du
récif ».
Normalement, les
récifs en bonne santé sont normalement capables de reconstituer naturellement leur couverture corallienne et la diversité spécifique qui s'y associe.
S'ils sont en mauvais état, les effets conjugués des activités humaines, de la prédation par l'étoile de
mer Acanthaster planci, des maladies coralliennes et des dégâts provoqués par les cyclones risquent de dépasser les capacités de récupération de beaucoup d'
écosystèmes récifaux.