Le rendez-vous syncopal des 7 mètres est un phénomène bien connu des
plongeurs. Mis en évidence par le docteur
Raymond Sciarli dès 1961, cet
accident affecte plus particulièrement les
plongeurs en
apnée.
Néanmoins, il n'est pas en relation avec un manque d'oxygène mais met en œuvre certains mécanismes physiologiques à l'approche du retour à la surface. Ces mécanismes interviennent entre 5 et 10 mètres de
profondeur, car c'est dans cet
espace que l'équilibre biochimique de surface commence à réapparaître.
Explication du phénomène
L'apnéiste, avant d'entamer sa descente aura préalablement pratiqué un minimum d'hyperventilation afin d'augmenter le ratio d'oxygène dans le sang. Lorsqu'il plonge tête vers le bas, l'irrigation cérébrale est favorisée, et la
pression sanguine, ainsi qu'alvéolaire augmentent.
L'augmentation de la
pression ambiante, en facilitant la circulation sanguine, dénature alors la transmission des réflexes inspiratoires.
Lors de la
remontée, la
pression partielle alvéolaire va diminuer compte tenu de l'application de la loi de
Mariotte. En revanche, du fait de la faible
profondeur, la
pression partielle de CO2 évolue peu.
La position du
plongeur (redressement à la verticale tête en haut) limite l'irrigation du cerveau, ce qui sera partiellement à l'origine du déclenchement (et du non-déclenchement) du réflexe inspiratoire.
Le taux d'oxygène dans le sang va brusquement chuter car celui-ci reprend sa forme gazeuse tandis que le corps continue à en consommer (plus encore si le
plongeur bouge). Et lorsque ce gaz vital commence à se raréfier dans ces conditions, le premier organe à réagir est le cerveau.
Celui-ci déclenche alors une
syncope, avant d'arriver à la surface.
Si la victime n'est pas
remontée immédiatement, le réflexe d'inspiration provoqué par la chute de CO2 entraînera une
noyade.
Conduite à tenir
- Ramener immédiatement la victime en surface et lui maintenir les voies respiratoires hors de l'eau.
- L'aider à inspirer (bouche-à-nez ou insufflation d'oxygène)
- En cas de
noyade, il faut évidemment alerter les
secours spécialisés les plus proches.